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Château de Bran

Alexandre Séverin 

 siècle le vingtième

Tissu

Dans le patrimoine du Musée national de Peleş se trouve une œuvre d'art roumaine, intitulée Château de Bran, signée par le peintre Alexandru Severin.

Composition équilibrée, représentant la cour intérieure du château, image romantique et mystérieuse de la nouvelle résidence royale. Le jeu d'ombres et de lumière, associé aux tons froids, gris, bleus et blancs, accentue le rouge brunâtre des toits, conférant à l'œuvre une dynamique particulière. La lanterne en fer forgé, placée sur l'arche au premier plan, délimite les plans. La vivacité de la composition, conférée par les touches florales disséminées dans l'enceinte, sur les vieux murs de pierre, est remarquable.

Al. Severin est un artiste remarquable qui, dans les années 1920, pendant près de dix ans, travailla comme peintre à la Cour royale roumaine. En effet, pour avoir peint les vues des châteaux de Peleş, Pelişor, Bran, Copăceni et Râşnov, il paya, au début des années 1950, quatre années de sa vie au prix de sa liberté. Il fut délibérément tombé dans l'oubli. M. Paul Rezeanu, directeur du Musée d'art de Craiova, a réalisé une monographie complète de cet artiste, qui nous apprend des informations importantes sur sa vie et son œuvre.

Peintre et sculpteur, presque à égalité, de son vrai nom Alexandru Tălpăşin, est né le 15 février 1881 à Turnu Severin. Élève du lycée « Traian » de sa ville natale, il étudia ensuite la sculpture à l'École des Beaux-Arts de Bucarest, où il avait pour camarade de classe Constantin Brâncuşi, de son âge. Des relations chaleureuses et amicales s'établirent entre les deux Olteni. Diplômé de l'École des Beaux-Arts en 1903, Alexandru Severin accomplit son service militaire et, en 1904, partit, principalement à pied, en faisant un détour par Putna, pour participer à la commémoration du 400e anniversaire de la mort d'Étienne le Grand à Paris, où il comptait suivre des cours à l'École des Beaux-Arts ou à l'Académie Julien. Faute de moyens financiers, il ne termina aucun de ces cours, mais réussit à exposer, à partir de 1907, au Salon officiel et au Salon d'automne. Entre 1909 et 1911, l'artiste séjourne en Italie, où il travaille pendant plus d'un an à Florence, dans l'atelier du professeur Raffaello Romanelli, puis à Rome, où il expose à l'Exposition internationale de fin 1911.

De retour à Paris en 1912, Séverin reprit son activité professionnelle et ses expositions. C'est également à cette époque qu'il se lia d'amitié avec le poète Alexandru Macedonski. Durant la même période, il créa plusieurs œuvres de référence dans son œuvre : Vers l'Infini, Vălul, Bustul unui conte, plusieurs portraits-têtes de vieillards, ainsi que des projets de monuments : Aurel Vlaicu, Panait Cerna, Avantul șarii. Exposées au Salon officiel français et, à la campagne, à la Tinerimea Artistică, ces œuvres attirèrent l'attention et l'appréciation du public et de la presse.

De retour définitivement au pays en 1922, Alexandru Severin reçut de la reine Maria la mission d'illustrer le château de Bran, puis Peles, Pelişor, Copăcenii, Balcicul et la forteresse de Râşnov. Voici, à ce propos, l'une des lettres reçues du Palais royal :
Sa Majesté la Reine me charge de vous informer qu'elle aimerait beaucoup que vous vous rendiez à Copăceni, où les iris sont encore en fleurs, mais vous devez vous dépêcher, car ils ne dureront qu'un jour ou deux.

Pendant dix ans, l'artiste a travaillé au sein des palais royaux. Capturées sous différents angles, en vues d'ensemble extérieures ou en peintures intérieures, selon la technique de la sanguine vaporeuse, ses œuvres étaient destinées à composer des albums représentatifs et luxueux, destinés aux dignitaires étrangers en visite dans notre pays. Pour son travail, Séverin n'a rien demandé ni sollicité aucune faveur. Lorsque le roi Ferdinand, enthousiasmé par ses œuvres, lui demanda ce qu'il souhaitait en récompense, il répondit :
Rien, Votre Majesté, que de vous servir.

Pour cette activité, il fut condamné à dix ans de prison communiste, dont il purgea en réalité plus de quatre ans. Après sa libération, il vécut encore près de deux ans. Il mourut à Bucarest le 16 mai 1956.

Macrina Oproiu
, conservateur

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